INTERVIEW BRAVO DU 20/03/1967

 

Bonjour à tous,

J'ai décidé de vous publier quelques interviews de Terence que j'ai traduites en attendant de finir de sous-titrer la saison 6 des Don Matteo :) J'espère que vous apprécierez et n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire !

Pour commencer, une interview du magazine allemand BRAVO datant du 20 mars 1967.

BEL HOMME, ET APRES ?

Mario Girotti est beau, presque trop. Et cela lui pèse. Pourquoi ? Il l'explique à BRAVO.

Il a du succès, ce Mario Girotti. Il a de la chance, ce Vénitien de 27 ans. Chanceux dans sa carrière et avec les femmes. Mais il travaille dur pour y arriver. On pourrait le qualifier de star, mais il faut reconnaître qu'il a su garder les pieds sur terre. Il a gagné de l’argent et la gloire, de Winnetou jusqu’aux Nibelungen. Et il est resté fidèle à lui-même. Dans notre interview exclusive, Mario révèle ce qu'il n'a jamais confié à personne.

Légende de la photo :

Là, il est allongé au soleil, se laisse bronzer et admirer. Mario peut se le permettre.

L'INTERVIEW

BRAVO : Avez-vous des complexes ?

Mario : Oui, beaucoup. Ce qui me pèse le plus, c'est d'être un « bel homme ». C'est terrible pour un homme. Si j'étais laid, on jugerait mon jeu d'acteur, pas ma personne. Mais en l'état actuel des choses, les gens ne voient que l'acteur. Ils pensent qu'il n'a rien à faire pour réussir. Moi, je dois travailler plus dur que les autres pour avoir un peu de tranquillité.

BRAVO : Que représente l'argent pour vous ?

Mario : L’argent, pour moi, c’est la liberté. En réalité, je suis assez indépendant financièrement. Je travaille par conviction, pas pour gagner de l'argent. Je n'en ai pas besoin de beaucoup. J'en donne la plus grande partie à ma famille, pour qu'ils s'achètent une maison, se construisent une vie.

BRAVO : Et le luxe ?

Mario : Cela peut paraître contradictoire, mais je crois qu'on peut apprécier le luxe si on l'a vraiment mérité. Non, ce n'est pas pour moi.

BRAVO : Dépensez-vous beaucoup d'argent dans la mode ?

Mario : Pas vraiment. Je ne m'habille jamais de façon trop chère. Je préfère les vêtements confortables. Je n'ai jamais porté de cravates dans ma vie privée. Seulement depuis que je tourne en Allemagne. Je en comprends pas pourquoi c'est si important ici. On peut s'habiller plus décontracté en Italie.

BRAVO : Que feriez-vous avec un million de Marks gagnés à la loterie ? Tout épargner ?

Mario : J'achèterai trois motos. Je suis un vrai passionné de moto. Puis je construirais une maison de rêve tout en haut des montagnes. Là-haut, dans le calme et la tranquillité. Oui, ensuite je ferais mes valises et je partirais. En Amérique. je ne suis jamais allé aux Etats-Unis. Pour découvrir Hollywood comme un touriste. Ou en Inde. L'Inde me fascine.

BRAVO : Avez-vous beaucoup d'amis et de connaissances ?

Mario : Non. Mais les amis que j'ai sont de vrais amis. Presque tous sont des copains d'école et de l'université. J'ai étudié quelques semestres au Séminaire des Lettres à Rome. Je ne veux pas abandonner et je souhaite continuer à étudier pendant pauses de tournages.

BRAVO : Mario, dans vos films, vous avez surtout joué des rôles de héros. Etes-vous aussi courageux dans votre vie privée ?

Mario : Oui. La peur est un mot étranger pour moi. Sauf sur la route. C'est pour ça que je suis si passionné par les motos.

BRAVO : Vous venez de terminer le tournage d'un film en Italie ?

Mario : C'était une chose très intéressante : "Je ne proteste pas, j'aime". J'y joue un jeune avocat. Ensuite, j'ai tourné un film avec Rita Pavone, une sorte de comédie musicale western.

BRAVO : Comptez-vous aussi chanter et enregistrer des disques ?

Mario : Pour l'amour du Ciel, non ! Je chante très mal. et je ne veux pas qu'on me dise le contraire. Comme on dit : « Reste dans ce que tu sais faire. »

BRAVO : Y aura-t-il bientôt un nouveau film de Karl May avec vous ?

Mario : Oui, le tournage commence fin mai en Yougoslavie. Je ne connais pas encore le titre.

BRAVO : Ces rôles répétitifs ne vous lassent jamais ?

Mario : Non, car contrairement aux autres, je n'interprète pas un personnage stéréotypé. Lex Barker et Pierre Brice jouent toujours le même rôle. Ce serait trop ennuyeux pour moi.

BRAVO : Que faites-vous pendant les pauses sur le tournage ?

Mario : Je suis généralement seul. Lex Barker, Pierre Brice et les autres sont toujours ensemble, à jouer aux cartes ou à boire un verre. Je n'y vois aucun intérêt. Personne n'a le temps d'avoir une bonne conversation, comme celle que nous avons en ce moment, ni de vraiment se pencher sur un problème. J'ai toujours une pile de livres avec moi. Ce sont mes compagnons de voyage.

BRAVO : Quelle est votre plus grand défaut ou votre plus grande faiblesse ?

Mario : D'être trop timide.

BRAVO : Qu'en est-il de l'amour et du fait d'être amoureux ?

Mario : Je ne tombe jamais amoureux de mes partenaires, aussi belles soient-elles. Ca m'est arrivé une fois et j'en ai tiré des leçons. Un peu de flirt au travail, je trouve ça sympa. Mais rien de plus. Il faut savoir faire la différence entre le jeu et le sérieux.

BRAVO : Est-ce que tu suivrais une jolie fille dans la rue pour lui parler ?

Mario : Certainement pas. J'aurais peur qu'on me prenne pour un coureur de jupons. je suis beaucoup trop timide. c'est plus facile de rencontrer une fille qui me plaît en soirée ou chez des amis. Ensuite, je pourrais lui demander son numéro et organiser un rendez-vous. Il ne faut surtout pas qu'elle soit bête. Il faut qu'on puisse avoir une conversation. Ma copine devra être drôle et qu'on puisse rire ensemble.

BRAVO : Vous êtes fiancés...

Mario : Oui, mais c'est fini. Je ne pense pas encore au mariage. Ni maintenant, ni plus tard.

BRAVO : Et si vous pouviez vous transformer en animal...

Mario : Alors j'aimerais être un guépard. Il vit aussi librement et sauvagement que je le souhaite

BRAVO : Que pense Mario de lui-même ?

Mario : C'est difficile de parler de soi. Eh bien, je ne suis jamais vraiment satisfait, et pas particulièrement tolérant non plus. Et puis, je suis égoïste. Je peux me mettre en colère immédiatement si quelqu'un me provoque. Alors je deviens complètement froid intérieurement, je ne dis plus un mot et je m'en vais. Mais cela arrive très rarement.

BRAVO : Et que dis-tu à tes fans allemands ?

Mario : Je les considère comme des amis. On ne trouve pas de fans comme ça ailleurs dans le monde. Ils sont fidèles. Et c'est rare !