DIEU PARDONNE, LUI NON

Bonjour à tous,
Voici un article paru dans le magazine italien EVA le 26 mai 1968. Terence venait de jouer dans 3 western à succès (Dieu pardonne, moi pas, Django, prépare ton cercueil et Les 4 de l'Avé Maria). Il répond aux questions d'Anita Marchi.



 DIEU PARDONNE, LUI NON

La nouvelle "star" du western italien s'appelle en réalité Mario Girotti, mais il n'a connu le succès qu'en adoptant le nom étranger de Terence Hill.

Légende photo de gauche :

Rome, Mario Girotti et sa femme Lori Zwiklbauer, sur la terrasse fleurie de leur maison. Mario, alias Terence Hill, est né à Venise il y a 29 ans d'un père ombrien et d'une mère allemande. Bien qu'il est acquis une certaine notoriété en Allemagne sous son vrai nom, ce n'est qu'avec le western "Dieu pardonne, moi pas" qu'il a enfin percé en Italie. « Je ne compte pas m'arrêter aux western », déclare-t-il. « J'ai choisi une voie comme une autre pour pouvoir un jour jouer dans des films plus dramatiques ».

Légende photo en haut à droite :

Rome. Une expression typique de "dur à cuire" de Mario Girotti dans le film "Les 4 de l'Avé Maria".

Légende photo en bas à droite :

Rome. Mario Girotti et son épouse sont "très proches". L'acteur a rencontré Lori l'année dernière sur le tournage de "Dieu pardonne, moi pas". Lori, américaine et professeure de littérature anglaise à Rome, a écrit les dialogues du film. Ce fut le coup de foudre, qui les a menés au mariage. « Ce qui nous a convaincus de nous marier », explique Mario, « c'est avant tout notre compréhension mutuelle et notre esprit anticonformiste commun. Nous sommes pour le divorce », ajoute l'acteur, « mais nous ne divorcerons jamais.»

Rome, Mai.

Sur la porte est inscrit "Lori et Mario Girotti. La maison, qui surplombe les toits de la vieille Rome, est moderne et confortable. Lori Zwaklbauer, une américaine blonde originaire de New-York, est professeure de littérature anglaise. Elle est aimable et réservée. Mario Girotti, son mari depuis sept mois seulement, né à Venise il y a 29 ans d'un père ombrien et d'une mère allemande, est alias Terence Hill, le deuxième visage d'ange du cinéma italien.

Ils se sont rencontrés l'année dernière sur le tournage de "Dieu pardonne, moi pas" et sont depuis inséparables. Ils s'aiment et ne s'en cachent pas. « Avant tout, notre compréhension mutuelle au travail », disent-ils, « et notre esprit anticonformiste nous a convaincu de nous unir pour la vie ».

Pour l'instant, ils ne souhaitent pas d'enfants. Ils précisent également ne pas être opposés au divorce. « Mais nous ne divorcerons jamais », s'empressent-ils de souligner, en échangeant des regards tendres. « Ses tarifs sont exorbitants », faisons-nous remarquer à Mario Girotti.

« 150 millions par film, c'est une somme considérable. Autant que gagne Gina Lollobrigida, qui n'est certainement pas une débutante. Pensez-vous mériter une telle reconnaissance artistique ?»

Mario est un peu déconcerté. « N'aurions-nous pas pu éviter ce sujet ?», répond-il. « Vous savez, à cause des impôts. Cependant, je tiens à préciser que je ne gagne pas 150 millions par film: je vous le jure. Et puis, sans vouloir faire de comparaison, je ne me considère pas non plus comme un débutant. Je travaille comme un forcené depuis dix ans, même si je suis encore peu connu en Italie. En Allemagne, j'ai eu une carrière fulgurante: onze films en deux an et demi, tous d'un certain niveau artistique.»

« Quand avez-vous pensé à changer de nom ?» lui demandons-nous.

« Dès mon retour en Italie. Je vais tout vous raconter depuis le début. J'ai commencé à faire des films quand j'étais encore étudiant. Des petits rôles, bien sûr, que j'acceptais plus par plaisir que par passion. Ce que je gagnais, je le dépensais en motos. En 1952, j'ai fait mes débuts dans "Vacanze col gangster", le premier film de Dino Risi. En 1956, j'ai eu un rôle dans "La vena d'oro", un film de Bolognini. Puis est venu "Un dénommé Squarcio", de Gillo Pontecorvo, et puis d'autres encore dont les titres m'échappent.»

« Petit à petit, cependant », poursuit-il, « j'ai commencé à y prendre goût. Et ces rôles insignifiants me laissaient, évidemment, insatisfait. Je voulais progresser, marquer les esprits. Mais je comprenais que ce n'était pas la bonne voie. C'est par hasard que je suis parti pour l'Allemagne. Tout d'abord, j'ai dû me débarrasser de l'étiquette de "beau" et en peu de temps, j'ai réussi. Aujourd'hui, en Allemagne, Mario Girotti est un nom célèbre.»

« Déjà, penchons-nous sur le nom. »

« Mon vrai nom », explique-t-il, « était encore associé en Italie aux petits rôles que j'avais joués pendant des années. Et puis, il y avait déjà Massimo Girotti: deux noms de famille identiques dans le milieu du cinéma pouvaient prêter à confusion, surtout maintenant que je n'étais plus un acteur de second plan. Beaucoup pensaient même que j'étais el fils de Massimo Girotti. Bref, il m'a fallu choisir un autre nom. J'ai choisi Terence Hill, et je dois dire que je m'y suis attaché ».

« Vous ne pensez pas à reprendre votre vrai nom un jour ?»

« Non », répond-il. Et en partie par superstition. « Après tout, Terence Hill m'a porté chance: une chance que je n'aurais jamais cru connaître en Italie ».

Avec "Dieu pardonne, moi pas" de Guiseppe Colizzi, Mario Girotti (Terence Hill) a même réussi à ternir quelque peu la réputation de Giuliano Gemma. Nous le lui faisons remarquer, mais il esquive. Il affirme qu'il y a de la place pour tout le monde au cinéma, et il semble convaincu. Pourtant, il admet qu'ils ne sont plus que trois dans le cinéma grand public. Trois seulement: lui, Giuliano Gemma et Franco Nero.

« Je me suis imposé dans la production de westerns », explique-t-il, « avec l'objectif précis de pouvoir jouer dans des films plus sérieux. Je ne veux pas rester l'éternel pistolero. Après "Dieu pardonne, moi pas"», poursuit-il, « j'ai joué un justicier dans "Django, prépare ton cercueil". Je termine actuellement "Les 4 de l'Avé Maria" de Colizzi, avec Eli Wallach, un acteur américain très réputé, dans le rôle principal. Juste après, je commencerai un film moderne de Fernando Birri. Il s'intitulera "Erotico" ou "Les têtes échangées". Un beau programme, n'est-ce pas ?»

Les centaines de lettres qu'il reçoit chaque jour de ses fans prouvent qu'il est apprécié de tous, sans distinction. « Hommes et femmes confondus », tient-il à préciser. « C'est peut-être là », dit-il, « la différence entre moi et Giuliano Gemma. Lui, il s'adresse presque exclusivement à un public féminin.»
Le seul point commun qu'il admet avoir avec ses idoles, c'est la ténacité: dans la réalité, comme dans les histoires de ses films, il se surpasse toujours pour gagner. « Mais je suis aussi timide », confie-t-il. « Avec des sautes d'humeur soudaines. Une seule phrase, parfois, peut me plonger dans une crise, me déprimer.»

Une dernière question, Mario: quel est votre avis impartial sur Giuliano Gemma ?

Il sourit, gêné. « Il a été le premier à comprendre que l'heure était venue pour le western italien et à savoir l'exploiter. Et tout cela est à son honneur. On attend de voir quand elle devra changer de genre. Le jugement est suspendu, voire reporté.»

(L'image d'archive provient du blog "Mon nom est personne", géré par Jo.)

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