TERENCE HILL, MILLIARDAIRE ? ALLEZ SAVOIR...
Bonjour à tous,
Voici une interview du magazine Il Monello, publié le 19 juillet 1977 avec notre Terence Hill en couverture !
Voix et visages
MONSIEUR MILLIARD : DE NOM ET DE FAIT
On raconte que Terence Hill, pour son rôle dans "On m'appelle Dollars", a bien touché la somme qui donne son titre au film. « L'époque où un européen allait à Hollywood pour un plat de lentilles est révolue », déclare l'acteur ; « Maintenant, s'ils nous veulent, ils doivent payer le prix fort ».
On dit que Mario Girotti (officiellement Terence Hill, le bel acteur aux yeux bleus, star des westerns spaghetti) aurait empoché un milliard pour son rôle dans son dernier film, au titre évocateur de Mister Billion.
L'intéressé se garde bien de confirmer cette information, preuve d'une modestie financière compréhensible. Il admet cependant avoir été plus que bien payé, affirmant avoir fait valoir son statut de star la plus lucrative du cinéma italien.
« Autrefois, un acteur européen, même célèbre, se contentait d'une assiette de lentilles pour aller à Hollywood », raconte-t-il. « Aujourd'hui, les choses ont changé, le mythe d'Hollywood s'est estompé, et s'ils veulent le luxe d'un produit européen, ils doivent y mettre le prix.. voire un peu plus..comme pour une Ferrari, un grand cru ou un tableau de maître ».
Terence Hill, de son vrai nom Mario Girotti, a 38 ans et vit actuellement aux Etats-Unis. Il a fait ses débuts au cinéma en 1963 dans "Le Guépard" de Visconti, bien qu'il tienne à préciser que ses débuts dans le monde du spectacle remontent en réalité à bien plus tôt, il y a 25 ans, alors qu'il n'avait que 13 ans.
Terence Hill et Bud Spencer (ici dans une scène du film "Deux Super-flics") forment l'un des duo d'acteurs les plus populaires de ces dernières années. « Nous sommes de très bon amis », insiste Terence, « et je ne comprends pas comment on pourrait vouloir nous faire passer pour des rivaux». Terence est marié et père de deux enfants (il est avec l'aîné sur la page suivante).
L'INTERVIEW
Pour être sûr, comment préférez-vous qu'on vous appelle ? Terence ? Mario ? Trinita ?
Puisqu'on n'est pas sur un plateau de tournage, disons Mario.
Ok, Mario. A vous entendre parler, à voir avec quelle clarté vous gérez vos affaires "commerciales' disons, votre façon de vous comporter, on dirait que vous êtes aussi intègre dans la vie que dans les films.
Si par "intègre" vous entendez rusé, un profiteur, etc, je dirais certainement pas. En revanche, si vous entendez quelqu'un qui, avec l'expérience, sait se faire respecter, alors oui.
Est-il vrai que vous comptez vous installez définitivement à Hollywood ?
Ca dépend.
De quoi ? De la situation économique et politique que traverse l'Italie ? En bref, seriez-vous prêt à partir si on fait faillite ici ?
Non, non, ce n'est pas ça. Tout d'abord, je ne vois pas notre situation si désespérée. Et quand je dis que je pourrais même m'installer à Hollywood, je ne parle que de mon travail. Si on me fait des offres intéressantes là-bas, meilleures que celles que je reçois en Italie, il est évident qu'il faut battre le fer tant qu'il est chaud.
Votre femme n'est pas impliquée, par hasard ?
Dans quel sens, excusez-moi ?
Madame Girotti, Lory Hill, est américaine...
Ma femme adore l'Italie et l'idée de me convaincre d'émigrer ne lui a jamais effleuré l'esprit. Je le répète : si je devais déménager aux Etats-Unis, ce serait uniquement pour des raisons professionnelles et, en tout cas, ce ne serait certainement pas définitif.
Parlons de Bud Spencer. Dans une interview, son célèbre partenaire a déclaré que vous étiez de très bon amis... surtout compte tenu du fait que vous ne vous voyez qu'au travail.
Bud Spencer et Terence Hill sont amis dans la vie comme à l'écran : avec une petite touche de polémique amusante. Vous voyez où je veux en venir ? mais je ne comprends pas pourquoi tant de gens persistent à nous considérer comme des rivaux. Nous sommes très différents, physiquement et moralement, et même artistiquement, nous sommes résolument différents. Alors, impossible de se marcher sur les pieds, même si on le voulait. On s'intègre, on se complète, quand on travaille ensemble. Rivalité ? Ne me faites pas rire...
A chaque fois que vous et Bud Spencer tournez un film ensemble, vous engrangez des milliards. C'est aussi ce qui s'est passé avec votre dernier film " Deux Super-flics". Puisque le public continue d'y croire, pourquoi ne pas former un duo permanent ?
Parce que si on tournait tous les films en même temps, on gonflerait le marché, et le public finirait par se désintéresser. C'est clair ?
Bud Spencer s'est aussi lancé dans l'industrie, dans le secteur textile. Vous en revanche...
Moi, par contre, j'adore faire une chose à la fois. Et comme je suis acteur, je me limite à cette activité. On verra plus tard, on en reparlera quand je quitterai les plateaux.
Mais que faites-vous de tout l'argent que vous gagnez ?
Je l'investis judicieusement, sans me lancer dans des opérations financières hasardeuses. Je ne pense vraiment pas avoir le sens des affaires.
En 1963, au début de votre carrière, vous avez eu l'opportunité de tourner un film avec Luchino Visconti, "le Guépard". Ensuite, cependant, votre carrière s'est développée sur un plan purement commercial. ne regrettez-vous pas d'avoir...raté le coche du cinéma sérieux et prestigieux ?
Tout d'abord, il est faux de dire qu'en 1963 j'étais débutant: j'ai tourné mon premier film à 13 ans, il y a environ 25 ans. Cependant, il est vrai que travailler avec Visconti a été une grande occasion. Mais que puis-je y faire si, des producteurs et réalisateurs célèbres m'ont ignoré ? Aurais-je dû renoncer à un succès commercial pour protester parce que je ne parvenais pas à percer avec un cinéma engagé ?
Beaucoup pensent que la violence débridée est souvent inspirée par certains films macabres qui plagient les jeunes. Qu'en pensez-vous ?
Oui, je crois que certains types de cinéma influencent les très jeunes, en particulier. Pour ma part, j'ai la conscience tranquille. Dans mes films, le sang ne coule pas à flots, la violence n'est pas propagée.
Mais il y a des bagarres du début à la fin. N'est-ce pas de la violence ?
C'est une forme particulière de violence, d'une manière ironique. je dirais que dans mes films, la violence est tournée en dérision, démystifiée. Et puis, vous savez, si les guerres dans ce monde se faisaient à mains nues plutôt qu'avec des armes, les choses iraient mieux, vous ne croyez pas ?
Parlons de votre mariage : ça fait dix ans que ça dure, sans le moindre accroc.
Et beaucoup, sinon tous, sont surpris, car la vie conjugale d'un acteur est généralement tumultueuse. Que dire ? De toute évidence, Lory et moi sommes l'exception qui confirme la règle.
Vous ne vous disputez jamais ?
Si, mais pour des broutilles. Par exemple, pour savoir qui est le premier à aller à la salle de bain le matin... Et après cinq minutes de chamaillerie, on éclate de rire !
Vous avez deux enfants. Sont-ils fiers du métier de leur père ?
Je ne sais pas. Pour eux, en tout cas, je ne suis pas une star. Je suis juste un père comme les autres, un père qui travaille et qui a apparemment un travail pénible, puisqu'il doit souvent se lever à l'aube et ne rentre que le soir, épuisé.
Vous devez une grande partie de votre succès à votre force physique et à votre beauté. mais vous avez 38 ans maintenant. Et vous ne pouvez pas rester éternellement un jeune homme de l'Ouest. Comment envisagez-vous votre carrière artistique à l'avenir ?
Eh bien, tout du moins, je pourrais toujours me reconvertir dans le rôle du "vieil homme de l'Ouest", non ?
(L'image d'archive provient du blog "Mon nom est personne", géré par Jo.)



Commentaires
Enregistrer un commentaire